Carnet de route

Oberland Bernois

Le 27/06/2014 par Philippe WACK

L'Oberland Bernois

 

Vaste massif glaciaire ! Notre objectif est le Finsteraarhorn qui en est le point culminant à 4274 mètres.

Le sommet n'est pas très difficile en soi mais il est long d'accès. Y aller sur un weekend de deux jours est jouable mais cher. Il faut compter 200 CHF pour le train AR (Grindelwald – Jungfraujoch) et ne pas traîner le jour du sommet pour ne pas rater le dernier train...

 

Alain Morand a donc mis au programme une sortie sur trois jours lors du weekend de la Pentecôte, en décidant de partir de l'Oberaarsee.

J1 : Oberaarsee (2338 m) – Oberjochhütte (3256 m)

J2 : Oberjochhütte – Gemschlicke – Finsteraarhorn – Oberaarjochhütte en AR ; environ 1600 m de dénivelé positif. Vu l'exposition, c'est jouable mais il faudra partir tôt !

J3 : Oberjochhütte – Oberaarsee avec un sommet avant (Oberaarhorn 3629 m ou Studerhorn 3634 m)

 

Samedi 7 juin 2014 ; 6H

 

Avenue d'Alsace. C'est parti ! Nous ne sommes finalement que trois : alain, christophe et moi.

La météo annonce du beau mais du très chaud ; le risque d'orage ne semble pas très grand.

1ère embûche : la route vers l'Oberaarsee n'est pas déneigée ; il faut donc partir du Grimselpass à 2164 mètres mais surtout se tâper la route et ses 6 km et quelques à ski (en plus des 4 km à faire à pieds le long du lac) Ca va être long mais on a le temps.

2ème embûche : le refuge n'est pas gardé. C'est cool pour le porte-monnaie mais moins pour le sac qui devient plus lourd...

 

Finalement, nous partons du col vers 10 H sous un beau soleil. Nous suivons la route à skis mais c'est difficile voire dangereux : on dérape avec les peaux (en fait la pente est raide et c'est dégelé sur quelques cm). La glissière de sécurité manque parfois, recouverte par la neige, et si on tombe, c'est jusqu'au lac. Aie, aie, aie !

Heureusement, tout se passe bien mais ça nous prends longtemps et nous n'arrivons à l'Oberaarsee qu'après midi. Pause déjeuner au soleil ; marche digestive le long du lac jusqu'au glacier (5 km) puis longue montée. La neige est molle mais on ne s'enfonce pas trop ; par contre ça colle et ça mouille : les skis pèsent une tonne !

Nous montons d'un bon pas malgré tout ; je ne m'hydrate pas assez... Arrivé au col, panne sèche : les 50 m de dénivelé jusqu'à la cabane dans la neige molle ou le pierrier me demandent un bel effort. Ensuite il y a une échelle à gravir et prendre la galerie jusqu'au refuge : les skis ne passent pas ; ça coince juste à coté d'une « cascade » ; les gants sont trempés... Il faut même passer à 4 pattes....

Ouf, ca y est ; refuge ! Mais non gardé = froid (une dizaine de degrés à l'intérieur) ; de plus il y a des nuages maintenant donc pas moyen de faire sécher. On trouve du bois pour le poêle : ouf ! Il faut encore chercher de l'eau, déneiger l'accès aux toilettes...

Bref, que du bonheur !

Nous décidons de nous lever à 3 H ; donc se coucher tôt. Heureusement nous sommes tout seul et sous deux couettes, le sommeil arrive rapidement.

 

Dimanche 8 juin 2014 ; 4 H

 

La descente jusqu'au col passe finalement bien : les cascades se sont taries avec le gel ; on repère un passage avec de la neige ce qui évite de passer par le pierrier ; cool.

Il fait nuit : traverser à flanc de coteau le glacier pour ne pas perdre trop d'altitude s'avère délicat (il y a de la pente, des rochers) ; tant pis, on descend pour remonter en face. Au col de la Gemschlicke, nous trouvons le soleil. Photos, mettre les crampons et les skis sur le sac ; le début de la descente est agréable : la neige est dure et ça va tout seul. Mais très vite, la croûte casse et c'est un peu galère.

On rechausse ; ça monte « efficace » ; on arrive au passage pentu à 3616 m (de nouveau skis sur le sac mais ça passe sans crampons) puis encore monter jusqu'au Hugisattel (4088 m) ; le souffle devient court et les jambes font remarquer que ça fait un moment qu'elles sont mises à contribution.

Mais l'arête sommitale est en condition : en neige avec une belle trace. Nous montons en libre, rapides, juste freinés par une cordée comprenant une dame qui fait son 1er 4000.

Beau panorama sur tout l'Oberland et le Valais ; une kyrielle de sommets prestigieux … et assez loin, le col du Grimsel d'où nous venons.

La descente se fait sans difficultés ; skis aux pieds, la neige devient rapidement très agréable à skier ; un grand plaisir. Les hectomètres s'enchaînent rapidement ; le mur du point 3616 m passe encore à ski en dérapage (mais les cailloux affleurent) ; encore quelques mètres où ça passe puis la neige devient de plus en plus pourrie et les virages sont de plus en plus difficiles.

Il fait chaud et soif (je n'ai pas assez bu hier soir et du coup, ma gourde s'est vidée très vite ce matin) ; Christophe a du mal avec la neige molle ; il se fait tard. J'ai peur que la montée du col soit une galère, dans une neige pourrie, et dangereuse (chûtes de pierres) : je propose à Alain un plan B. Se replier sur la Finsteraarhornhütte qui est gardée : pas de problèmes pour le repas ; et il y aura même de la bière...

Est ce cela qui nous a décidé ? En tout cas on y va ; chercher sur la carte un passage vers le glacier et le trouver sur le terrain...

2 H après, nous arrivons au refuge, après une dernière et raide montée... Pff ! Voilà près de 12 H que nous sommes partis, avec près de 1600 mètres de dénivelés positifs. Encore un sommet qui se mérite !

 

Lundi 9 juin 2014 ; 5 H

 

Petite journée aujourd'hui ; il ne nous reste qu'à rentrer... Nous partons tôt pour avoir une neige acceptable. La descente jusqu'au Fieschergletscher n'est pas enthousiasmante ; c'est croûté... Idem sur le glacier mais comme c'est assez plat, pas besoin de faire beaucoup de virages.

500 m à remonter pour arriver à l'Oberaarjochhütte ; vite faits car la neige est assez dure dans la trace et ça glisse bien

Passage par le refuge pour reprendre nos affaires et tout mettre en ordre ; nous avions tout laissé en plan, pensant y revenir le soir.

Voilà ; c'est presque fini. La neige sur le glacier est revenue à point ; on descend à toute vitesse ; c'est chouette mais snif, on laisse derrière nous un paysage de neige et glace splendide et sauvage pour retourner vers la moyenne montagne...

En descendant, il y a un passage croûté, mais ça redevient bon et la fin de la neige arrive vite.

Ballade le long du lac, pause casse croûte au même endroit qu'à l'aller (terrasse au soleil) mais ce n'est pas encore fini.

Pour éviter la route du 1er jour, on décide de passer par la combe qui donne directement sur le col ; mais il faut donc monter un peu plus... Et ça commence par un chemin raide, à pieds ; mais on y arrive, galvanisés par le fait que la fin se rapproche. Un peu de descente puis on repeaute ; une dernière montée assez longue et là, cerise sur le gâteau, la dernière descente au dessus du col est agréable. Bien sur, c'est un peu mou mais c'est de la neige de névé mais ça passe encore bien et les 500 derniers mètres de descente se font avec plaisir.

12 H tapante ; clap de fin.

 

Merci à Alain d'avoir mis cette course au programme.

 

J'espère que je susciterai des envies

Philippe







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